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Carmen ou la couleur des œillets
Lauréate du comité Initi'active Jeunesses de juin 2022, Faustine Gasquet à un projet de comédie musicale de 25 minutes d'une adaptation de l’opéra Carmen de Georges Bizet de 1875.
Pourquoi ce projet
Ce qui l’intéresse dans l’adaptation de cet opéra c’est que l’histoire de Carmen est intemporelle, elle pose les jalons du fantasme de la femme aux moeurs libres, indécente et scandaleuse. Le plus légendaire des opéras expose le plus obsédant des personnages. Ses amours passagères et son statut de séductrice en font, encore aujourd'hui, une personnification de la libération sexuelle féminine. La dimension provocatrice du personnage de Carmen alimente le romantisme du dénouement, Don José donne la mort à Carmen « par amour ». Étant au coeur de tous les désirs, l'aura de Carmen pose encore la question de la légitimité du « crime passionnel ». Ce dernier désigne un meurtre ou une tentative de meurtre dont le mobile avancé par le tueur est la passion ou la jalousie. La victime est, en général, une personne que le tueur dit « aimer », l'ayant trompé ou s'étant séparé de lui. La mort de Carmen nous est, généralement, présentée comme une punition de sa légèreté, mais aussi comme le débordement d’amour qui conduit à commettre cet acte, presque pardonnable.
Elle a réellement découvert l’oeuvre d’origine avec l’adaptation cinématographique de Francesco Rosi datant de 1984. Elle l’avait visionnée très jeune en compagnie d’un proche qui pensait que Carmen avait bien mérité son sort. Elle ne comprenait pas encore réellement pourquoi, mais elle trouvait cette conclusion très cruelle. Elle a écrit le premier scénario en 2019 appelé « l’année noire ». En France, 149 femmes furent assassinées par leur conjoint ou leur ex-conjoint. En adaptant cet opéra, elle souhaite démystifier la mort de Carmen et montrer que le meurtre au nom de l’amour n’est pas justifiable, d’aucune manière.
Les objectifs
Sa démarche en réalisant une adaptation est de démystifier le romantisme présent dans l’opéra tout en rendant hommage à sa dimension musicale et à son statut d’oeuvre majeure. Le souhait est aussi d’ancrer le court-métrage dans une réalité actuelle en montrant les ressorts d’une relation toxique et en faisant le portrait d’un pervers narcissique, à travers le personnage de Jules.
Son projet est, avant tout, la réponse à un constat qui lui semblait insupportable. Pour une grande partie de la population, le « crime passionnel » existe et est une circonstance atténuante. À travers ce projet, elle veut montrer qu’il y a des constructions sociales, genrées et culturelles qui invitent les hommes à user de leur force physique et à se laisser guider par leurs pulsions de violence. Elle veut aussi montrer que ces constructions sociales ont, généralement, d’importants impacts dans les relations amoureuses et notamment hétérosexuelles. Les affaires de féminicides et de violences sexuelles ne sont pas des cas isolés et répondent à une logique patriarcale. Finalement elle voudrait que son projet fasse naître des réflexions autour de ces problématiques.
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